L’occlusion n’est pas une entité isolée mais elle fait partie des éléments constituants l’appareil manducateur, c’est la raison d’être du parodonte, en effet les tissus parodontaux dépendent de la sollicitation fonctionnelle des dents.
L’appareil manducateur est constitué par deux articulations, une à gauche et une à droite, et des systèmes musculaires, des organes dentaires, et un système nerveux, des vaisseaux sanguins, donc toute atteinte de l’occlusion peut entraîner des désordres articulaires ou musculaires.
L’étude statique :
A- Statique mandibulaire sans contact dento-dentaire :
A-1- La position de repos :
La position de repos physiologique à été définit par l’académie de prothèse dentaire en Amérique
« C’est la position qu’occupe la mandibule lorsque la tête est droite, tandis que les muscles intéressés en particulier les élévateurs et les abaisseurs sont en état d’équilibre et de tonicité minimale alors que les condyles ne subissent aucune contrainte dans leur cavité glénoïde ».
Donc c’est la position de repos que partent et aboutissent tous les mouvements effectués par la mandibule.
A-2- L’espace libre :
Il est lié à la notion de position de repos, les dents n’étant pas en contact les unes avec les autres, il varie entre 1,8 et 2,7 mm, pour le mesurer c’est à l’aide d’un pied à coulisse au niveau des cuspides mésiales des dents de 6ans.
A-3- La dimension verticale :
De repos : DVR
A partir de la position de repos on peut mesurer la dimension verticale de repos : c’est la distance qui sépare le point sous nasal jusqu’au point menton.
B- La statique mandibulaire avec contact dento-dentaire :
B-1- L’occlusion :
Selon Me Chapu : on appel occlusion tout état statique mandibulaire obtenue par « des rapports de contacts entre les surfaces occlusales des arcades quelque soit la position de la mandibule ».
La position la plus stable est obtenue lorsque le nombre de contacts dento-dentaires est maximum la plus instable est au contraire celle ou il n’existe qu’un seul point de contact.
B-2- L’intercuspidation maximale : IM
Elle correspond à une occlusion où s’effectue le maximum de contacts entre les points et les surfaces dentaires antagonistes, cette position est sous la dépendance du système neuromusculaire elle est dite physiologique quant les condyles occupent symétriquement une position concentrique dans leur cavité glénoïde.
B-3- La dimension verticale d’intercuspidation : DVI
La DVI correspond à la distance existant entre le point sous nasal et le point sous menton quand les dents mandibulaires sont au contact maximum avec les dents maxillaires.
A partir de cette dimension et la dimension verticale de repos, l’espace libre de repos est alors aisément calculable : EL = DVR – DVI.
B-4- L’occlusion en relation centrée :
La position de relation centrée ou RC est une relation mandibulo- crânienne constante qui place les condyles dans leur position la plus postérieure, et la plus supérieure dans les cavités glénoïdes elle ne peut être obtenue que si il ne se développe aucun réflexe nociceptif de défense ou si la musculature est en étant de tonus musculaire équilibré normale.
L’occlusion en RC est une position d’intercuspidation maximale alors que les condyles sont en RC, cette occlusion d’après Posselt ne se retrouve que dans 10% des cas selon les occluso-dentistes.
Selon les gnathologistes, cette position est la seule qui soit physiologique à partir de laquelle il n’y à aucune possibilité de glissement antérieur et latéral, pour eux toutes les autres occlusions sont acquises et donc pathologiques.
B-5- L’occlusion habituelle : OH
Selon Jankelson : c’est une position légèrement antérieure à la relation centrée (+1, -1mm) qui l’appel position de relation équilibrée, c’est une position de confort musculaire avec un maximum de contactes dento-dentaires.
B-6-L’occlusion de convenance : OC
C’est une position d’intercuspidation maximale qui est ni ortho fonctionnelle, ni pathogène grâce à une adaptation du système neuromusculaire, elle est conditionnée le plus souvent par un contact prématuré.
B-7- Agencement dento-dentaire :
Quand le contact dento-dentaire s’effectue avec un maximum de points et de surfaces de contactes, qu’elle est l’occlusion idéale qui doit être trouvée pour ne provoquer aucun désordre occlusal et ainsi aucune atteinte parodontale qu’elle soit superficielle ou profonde.
C- Les courbes de compensation :
1- La courbe de spee :
C’est une courbe antéropostérieure des surfaces occlusales, elle commence au sommet des canines inférieures, et suit le sommet des dents postérieures, c’est une courbe à concavité supérieure, on doit vérifier la régularité de cette courbe.
Si l’harmonie de cette courbe est détruite par des égressions, et des versions, il s’ensuit des perturbations des mouvements fonctionnels dans le sens antéropostérieur.
2- La courbe de Wilson :
C’est une courbe à concavité supérieure, elle est transversale par ce qu’elle passe par les points cuspidiens des prémolaires et molaires, elle va assurer au cours des mouvements horizontaux le glissement des cuspides vestibulaires inférieures sur les versants internes des cuspides vestibulaires supérieures.
L’étude dynamique :
La mandibule est susceptible d’effectuer des mouvements complexes associant des rotations et des translations dans un espace de mouvements où les guides dento-dentaires et temporo-mandibulaires établissant des limites anatomiques.
A- Les mouvements mandibulaires :
Ce sont tous les autres mouvements fonctionnels qui intéressent la mastication, l’insalivation, et la déglutition, et les mouvements para fonctionnels qui s’accomplissent en dehors de la fonction tel que : le bruxisme.
A-1- Classification :
Les mouvements mandibulaires peuvent être classés en :
1- les mouvements verticaux : qui permettent la fermeture ou l’élévation de la mandibule et l’ouverture ou l’abaissement de la mandibule.
2- Les mouvements horizontaux : qui comprennent les mouvements de glissement de la mandibule (latéro-déviation, latéralité), vers l’avant (protrusion), vers l’arrière (rétrusion) ainsi que les mouvements de latéralité ou de déduction.
3- Les mouvements mixtes : qui associent les deux possibilités de mouvements mandibulaires.
Posselt à analysé les mouvements mandibulaires qu’on appel : limites ou extrêmes, tous les autres mouvements s’effectuent à l’intérieur de ces limites et ils sont appelés : internes ou intra limites.
A-2- Description et l’enregistrement graphique des mouvements limites :
Pour l’étude de ces mouvements, Posselt a utilisé comme points de repère le point incisif inférieur, un stylet placé à ce niveau permet de tracer la trajectoire des mouvements mandibulaires qui s’inscrit soit sur le plan sagittal, soit sur le plan horizontal.
L’enregistrement sagittal des trajectoires mandibulaires limites :
Trajet d’ouverture en rétrusion :
Lorsque la mandibule est en relation centrée, elle peut être volontairement abaissée par un mouvement simple, ce mouvement se fait en deux temps :
- 1er temps :
Le point incisif décrit en projection sur un plan vertical sagittal un arc de cercle (a) qui partant de la position d’occlusion en rétrusion qui représente de / à // un parcours de 2cm environ.
Au cours de ce mouvement la mandibule s’ouvre comme une simple charnière dont le centre se situe dans la région du condyle mandibulaire, le mouvement est de l’ordre de 12°.
-2ème temps :
Au de la de l’arc de rotation simple l’abaissement mandibulaire rétrusif se poursuit par la combinaison de translation condylienne et de rotation jusqu’à l’ouverture extrême OM, le repère incisif va alors se déplacer de // à /// en décrivant un arc de cercle (b) qui est de 2 à 2,5cm.
Trajet de fermeture en protrusion :
Posselt décrit à partir du mouvement d’ouverture limite un mouvement de fermeture limite inférieur qui peut être obtenue en s’efforçant de placer la mandibule en position de protrusion.
A partir de cette position, le point incisif exécute une trajectoire de fermeture qui en fin de course correspond à une occlusion en protrusion axiale représentée par l’arc C.
Trajet d’ouverture et de fermeture habituelle :
Les mouvements d’élévation et d’abaissement mandibulaires décrits peuvent être accomplies de façon volontaire par le sujet et sont des mouvements habituelles non guidés entre deux points limites : IM et OM du point inter incisif au parcours OH.
Trajet mandibulaire rétro antérieur en occlusion :
Le déplacement mandibulaire se fait vers l’avant à partir de l’occlusion en rétrusion mandibulaire
L’occlusion en relation centrée est représentée par la position OR qui est juxtaposée à la RC.
Le point incisif passe sur le diagramme sur la position // (IM), à partir d’IM le guidage dentaire du mouvement de propulsion résulte du glissement des incisives et des canines mandibulaires sur les faces palatines des incisives et des canines supérieures, ce qui conduit à la position /// soit le bout à bout.
Plus en avant le point incisif passera de /V à V et de V jusqu’à l’extrême mouvement de protrusion.
A-2- L’enregistrement horizontal des mouvements de déduction :
Le mouvement qui s’opère s’appel : le côté travaillant, et le côté opposé est le côté non travaillant le condyle non travaillant se mobilise d’une façon plus importante en venant vers l’avant comme s’il pivote autour du côté travaillant.
Le déplacement latéral du condyle travaillant s’appel : le mouvement de Benett, il est à environ 15mm.
L’angle formé par le déplacement du condyle non travaillant par pourcentage au plan sagittal est appelé : l’angle de Benett.
La description des mouvements horizontaux :
Le tracé des glissements latéraux à été enregistré par Posselt sur un plan horizontal à partir de la relation centrée et à partir de la protrusion axiale qui représente l’enregistrement horizontal des mouvements de déduction.
Rétrusion
Côté travaillant D G côté non travaillant
Mouvement de Benett l’angle de Benett
Protrusion
B- Agencement dento-dentaire lors des mouvements mandibulaires :
B- 1- Position et mouvement de protrusion :
B-1-1- Position de protrusion :
Lors de cette position en protrusion (vers l’avant) ou en position de bout à bout des dents antérieures, on doit noter un contact maximum des rebords incisifs des dents maxillaires et mandibulaires antérieurs.
Si le contact n’est pas obtenue il sera nécessaire de procéder à un ajustement occlusal (empreinte, artifices, articulateur….).
B-1-2- Mouvement de protrusion :
Dans des conditions idéales le déplacement des dents mandibulaires antérieures lors du mouvement de protrusion coïncide avec le contact de glissement des cuspides des dents postérieures, de cette façon les dents maxillaires garderont un contact antérieur et postérieur pendant tout le mouvement de protrusion, mais il faut noter que cet agencement inter arcade lors du mouvement de protrusion est très rarement retrouvé.
Plus généralement le mouvement se décomposera en deux phases :
- une phase initiale : au cours de laquelle il y à un contact de segment antérieur et postérieur.
- une phase terminale : qui n’est supportée que par les dents antérieures entraînant une désocclusion complète.
B-2- Les mouvements de latéralités :
Le mouvement de latéralité est un mouvement de va et vient de la mandibule vers le côté à partir de l’occlusion centrée jusqu’à la position à laquelle les cuspides vestibulaires des molaires, prémolaires et canines maxillaires et mandibulaires sont en contact en bout à bout (fonction de groupe).
Lorsque la mandibule se déplace latéralement, les cuspides vestibulaires mandibulaires se déplacent le long des versants linguaux des cuspides vestibulaires maxillaires et entrent en contact avec les versants vestibulaires des cuspides linguales mandibulaires.
Il ne devrait t-y avoir aucun contact du côté non travaillant, une désocclusion totale du côté opposé au déplacement.
Conclusion :
L’étude de l’occlusion est très importante dans la mesure ou elle est nécessaire pour la correction de la pathologie ou pour la reconstitution de l’occlusion.
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