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Traumatismes des dents antérieures primaires et permanentes : anamnèse

Traumatismes des dents antérieures primaires et permanentes
Troisième partie : anamnèse





»Résumé
Lors d’une consultation de traumatisme buccodentaire, le dentiste procède à un examen clinique et radiologique rigoureux de la sphère orale. Les antécédents médicaux doivent être révélés et l’historique des traumatismes, présents et passés, colligé. La consultation se termine par des tests de vitalité pulpaire et, dans certaines situations, par des photographies.







Key Words

•    Dental trauma

•    Medical history

•    Clinical examination

•    Radiographic examination

•    Pulpal vitality test

•    Photography





»Summary

During an orodental trauma emergency visit, the dentist proceeds with a rigorous clinical and radiographic examination of the mouth and its surroundings. The medical history must be recorded and the trauma history, both past and present, documented. The visit ends with pulpal vitality tests and, in certain situations, photographs.







1    Professeur titulaire, département de santé buccale, Faculté de médecine dentaire. Université de Montréal

2    Pédodontiste, cabinet privé, ville de Brossard, Québec, Canada

3    Chargée de clinique, département de santé buccale, Faculté de médecine dentaire. Université de Montréal. Pédodontiste, cabinet privé, ville de Montréal, Québec, Canada

4    Professeur adjoint, résidence multidisciplinaire, hôpital pour enfants de Montréal, Université McGill. Endodontiste, cabinet privé, ville de Laval, Québec, Canada

5    Chargé de cours, résidence multidisciplinaire, Faculté de médecine dentaire. Université de Montréal. Prosthodontiste, cabinet privé, ville de Montréal, Québec, Canada

6    Chargé de formation et direction du programme de résidence multidisciplinaire, Faculté de médecine dentaire, Université de Montréal. Généraliste, cabinet privé, ville de Montréal, Québec, Canada

7    Chargé de cours, département de santé buccale, Faculté de médecine dentaire, Université de Montréal. Orthodontiste, cabinet privé, ville de Montréal, Québec, Canada

8    Chargé de cours, département de santé buccale, Faculté de médecine dentaire, Université de Montréal. Parodontiste, cabinet privé, ville de Montréal, Québec, Canada





63    Journal dentaire du Québec   Volume 43   Février 2006

Article scientifique


Traumatismes des dents antérieures primaires ...

















Figure 1a. Cicatrice du menton














Figure 1b. Fractures coronaires des dents 1.5 et 1.6, suite à un choc au menton













Figure 2a. Lacération gingivale et déplacement apical du lambeau, six jours après le traumatisme













Figure 2b. Oblitération canalaire de la dent 6.1 qui résulte non pas du traumatisme présent mais bien d’un traumatisme antérieur








Examen clinique du patient

En cas de traumatisme dentaire, il est essentiel de regrouper toutes les données sur une fiche de soins propre à cet effet. Ce document permettra d’optimiser les traitements. Outre les précisions médicales et dentaires, on doit y retrouver :

•    le lieu et l’heure de l’accident ;

•    la présence ou l’absence de témoins ;

•    les circonstances du traumatisme (véhicule, objet, etc.) ;

•    le milieu de la conservation de la dent, s’il y a lieu.

Nous proposons d’abord de colliger les données suivantes :

1.    Généralités : nom, âge, sexe et coordonnées, incluant les numéros de téléphone et adresse de courriel, s’il y a lieu

L'âge du patient est significatif car le pronostic de certaines thérapeutiques, notamment pulpaires, peut être plus ou moins réservé en fonction de ce paramètre. À titre d’exemple, le potentiel de guérison des dents immatures est supérieur à celui des dents matures.

2.    Antécédents médicaux

Questionnaire de santé

a)    Votre enfant est-il actuellement suivi par un mé-decin ?

b)    Prend-il des médicaments ?

c)    A-t-il déjà été hospitalisé ?

d)    Souffre-t-il d'allergies ?

e)    Blessé, saigne-t-il longtemps ?

f)    Y a-t-il d’autres informations importantes, médi-cales, dentaires ou autres, qui n'ont pas encore été mentionnées et que nous devrions savoir au sujet de votre enfant ?

Un bref historique médical pourrait révéler une allergie, un diabète, un problème d’épilepsie, un problème sanguin, une cardiopathie, une immu-nodéficience ou toutes autres conditions pouvant modifier le traitement. Une consultation médicale éventuelle pourrait aussi être envisagée.


64    Journal dentaire du Québec   Volume 43   Février 2006

Article scientifique


Traumatismes des dents antérieures primaires ...
























Figure 3. Oblitération canalaire de la dent 2.1 provenant d’un traumatisme antérieur


























Figure 5. Abrasion de la lèvre supérieure et de la joue gauche



































Figure 4 Hématome périorbitaire et abrasion de l’aile du nez et de la lèvre supérieure gauche suite à un accident de la route

























Figure 6. Œdème et abrasion de la lèvre supérieure gauche








3.    État neurologique

Y a-t-il eu une période d’inconscience ? Si oui, de quelle durée ? Maux de tête ? Amnésie ? Nausée ? Vomissement ? Troubles de la vue ? Saignements du nez ou des oreilles ? La perte de conscience a-t-elle eu lieu au moment de l’accident ou suite à l’accident ? Sachez qu’une perte de conscience peut se produire plusieurs heures après l’accident et que tous ces signes et symptômes peuvent signaler un traumatisme crânien. Dans de telles situations, le patient doit immédiatement être conduit au service d’urgence d’un centre hospitalier.

4.    Où, quand et comment s'est produit le traumatisme ?

a)    Où a eu lieu l’accident ?

La réponse à cette question permet d'évaluer les risques de contamination des plaies (terre, gravier, sable, etc.) et, au besoin, d'instaurer une antibiothérapie et/ou une toxine antitétanique1,2. Enfin, des mesures légales peuvent s’imposer de par le lieu.

b)    Quand l’accident a-t-il eu lieu ?

Le moment précis de l’accident consiste en un paramètre décisif qui influence le choix de traitement, particulièrement dans les cas d’exposition pulpaire et de luxation dentaire. Une intervention rapide permettra de procéder au coiffage direct d'une exposition pulpaire et à la réimplantation d’une dent avulsée, s’il y a lieu.

Tout retard, de la part des parents, dans la quête de traitement doit éveiller chez le dentiste des soupçons d’enfant abusé. De même, toute incohérence entre les lésions observées et l’historique rapporté par les parents doit aussi éveiller des doutes3.

c)    Comment s’est produit l’accident?

La réponse à cette question identifie certaines structures dentaires à examiner. Exemple, un impact au menton (fig. 1a et 1b) peut causer une ou des fractures coronaires des dents postérieures et léser l'articulation temporo-mandibulaire, comme dans le cas d’une fracture des condyles. Un choc au menton peut engendrer une douleur qui irradie jusqu’aux oreilles.


Traumatismes des dents antérieures primaires et permanentes Mécanismes d’action, épidémiologie, paramètres additionnels et facteurs prédisposants

Traumatismes des dents antérieures primaires et permanentes
Deuxième partie
Mécanismes d’action, épidémiologie, paramètres additionnels et

facteurs prédisposants



»Résumé

Lors d’un traumatisme buccodentaire, nous observons deux mécanismes d'action : le traumatisme direct et indirect. Du point de vue épidémiologique, le sexe de l’enfant, son âge et le siège des traumatismes constituent des paramètres importants. Certains jeunes peuvent être plus vulnérables que d’autres aux traumatismes dentaires en raison de facteurs prédisposants.






»Summary

When an oro-dental trauma occurs, two mechanisms of action are observed : direct trauma and indirect trauma. From an epidemiological point of view, the child’s sex, age and location of the trauma are important considerations. Certain children may be more vulnerable than others to dental trauma due to predisposing factors.







1    Professeur titulaire, département de santé buccale, Faculté de médecine dentaire. Université de Montréal

2    Chargée de clinique, département de santé buccale, Faculté de médecine dentaire. Université de Montréal. Pédodontiste, cabinet privé, ville de Montréal, Québec, Canada

3    Pédodontiste, cabinet privé, ville de Brossard, Québec, Canada

4    Chargé de formation et direction du programme de résidence multidisciplinaire, Faculté de médecine dentaire,Université de Montréal. Généraliste, cabinet privé, ville de Montréal, Québec, Canada

5    Chargé de cours, département de santé buccale, Faculté de médecine dentaire, Université de Montréal. Orthodontiste, cabinet privé, ville de Montréal, Québec, Canada

6    Chargé de cours, département de santé buccale, Faculté de médecine dentaire, Université de Montréal. Parodontiste, cabinet privé, ville de Montréal, Québec, Canada

7    Chargé de cours, résidence multidisciplinaire, Faculté de médecine dentaire. Université de Montréal. Prosthodontiste, cabinet privé, ville de Montréal, Québec, Canada



499    Journal dentaire du Québec   Volume 42   Décembre 2005

Article scientifique


Traumatismes des dents antérieures  ...





Mécanismes d'action des traumatismes dentaires

Il existe deux mécanismes d'action : le traumatisme direct et indirect1,2,3. Lorsque la dent même subit l’impact d’un objet fixe ou en mouvement, l’agent contondant pouvant être une chaise, une table, une poignée de porte ou autres4, il s’agit alors d’un traumatisme direct. Le traumatisme direct touche principalement les incisives du maxillaire supérieur.

Parmi les traumatismes indirects, citons le traumatisme à la mandibule qui se répercute aux dents du maxillaire supérieur en fracturant la couronne d'une ou de plusieurs dents postérieures (fig.1a et 1b) ou en fracturant la tête d’un condyle.

    Epidémiologie       
    Les statistiques5       
Figure 1a. Fracture coronaire simple de la dent 7.4    a)    sexe : 1,5 garçon pour 1 fille       
    b)    groupes d'âge : 1 - 2 ans et 11 - 12 ans   
    c)    la  dent  la  plus  vulnérable  :  incisive  centrale   
        supérieure       
    d)    type de lésions : dents permanentes (fractures)   
        et dents primaires (luxations)       
    L’étiologie des traumatismes6 (figures 2a et 2b)   
    a)    chutes    59,6 %   
    b)    sports    11,3 %   
    c)    bicyclettes    8,9 %   
    d)    chocs    4,9 %   
    e)    bagarres    3,4 %   
    f)    accidents de la route    2,5 %   
Figure 1b. Fracture coronaire simple de la dent 7.5    g)    causes inconnues    9,4 %   
               

Le sexe

Les garçons sont universellement reconnus comme étant une fois et demie plus à risque aux traumatismes buccodentaires que les filles, particulièrement des dents permanentes7,8. Ceci, vraisemblablement en raison des sports plus violents pratiqués par ces derniers.

L’âge

Berkowitz et coll.9 ont identifié trois périodes de la vie où l’on observe un taux plus élevé de traumatisme. Une première période se situe entre l’âge de 1 et 3 ans, une autre entre l’âge de 7 et 10 ans et une troisième période entre l’âge de 16 et 18 ans.



500    Journal dentaire du Québec   Volume 42   Décembre 2005

Article scientifique


Traumatismes des dents antérieures  ...




















Figure 2a. Petite fille à tricycle dans un escalier








Figure 2b. Petit garçon en patin à roulettes



















Figure 3a. Petite fille jouant au ballon






Le manque de coordination et de réflexes protecteurs prédispose le très jeune enfant aux traumatismes des dents primaires. Les chocs contre les bords de table et de chaise, contre des surfaces et objets durs et anguleux, tels qu’on en retrouve dans les salles de bain par exemple, et les chutes au sol à l’apprentissage de la marche, résultent parfois en accidents buccodentaires.

Quant aux dents permanentes, on attribut principalement les traumatismes aux sports d’équipe, aux accidents de vélo et de la route, ainsi qu’aux bagarres.

Le siège des traumatismes

Les traumatismes dentaires affectent certaines dents plus que d’autres, en raison de leur position. Les incisives supérieures sont plus fréquemment touchées, davantage que les incisives inférieures, tant bien pour la denture primaire que permanente. Dans de nombreuses situations, une seule dent est atteinte. Dans d’autres cas, par exemple les accidents de la route, on observe des lésions multiples.

Les lésions traumatiques de la denture primaire touchent davantage les tissus de soutien (luxation) ; les lésions de la denture permanente se manifestent majoritairement par des fractures, soit coronaires ou radiculaires.


Paramètres additionnels

Pour évaluer un traumatisme, il faut aussi prendre en considération les paramètres additionnels suivants :
✔    la masse et vitesse ;

✔    la direction du choc ;

✔    la résilience de l'objet ;

✔    la forme et dimension de l’objet.

Masse et vitesse

Les lésions des tissus de soutien parodontaux se manifestent lorsque la masse de frappe est grande et la vitesse faible, par exemple l'enfant qui tombe et heurte ses dents au sol. À l’inverse, lorsque la vélocité de frappe est grande mais la masse petite, comme dans le cas d’un traumatisme causé par un caillou, nous observons plutôt des fractures coronaires.



Traumatismes des dents antérieures primaires et permanentes

Traumatismes des dents antérieures  ...

Figure 1. Fêlure amélaire horizontale sur la face buccale de la dent 51


Figure 2. Fêlure amélaire verticale sur la face buccale de la dent 21

Le cas typique de traumatisme dentaire se présente en fin d’avant-midi et en fin d’après-midi. Le patient nous arrive souvent en état de choc, visiblement éprouvé psychologiquement, avec de multiples lésions : visage éraflé et boursouflé, dents fracturées ou manquantes. Nombre de ces enfants en sont à leur premier contact avec le dentiste. De plus, les parents sont fréquemment plus anxieux et perturbés que l’accidenté lui-même.

Parfois simple, parfois complexe, chaque cas mérite une approche singulière. En raison de la complexité du cas, certains d’entre eux devront être acheminés à un spécialiste ou au service dentaire d’un centre hospitalier.

Les traumatismes dentaires emmènent le dentiste à poser un diagnostic et à traiter des patients à l’improviste dans des champs d’application qui ne lui sont pas toujours familiers.

Nous vous proposons une série d’articles pouvant contribuer à vos connaissances et à votre pratique au quotidien. Une bonne compréhension des bases biologiques et des différentes options de traitements permettront d’améliorer la fonction et l’esthétique de la denture de vos patients.


Figure 4. Fracture amélaire de la dent 21    Figure 6. Fracture coronaire simple de la dent 21

448    Journal dentaire du Québec   Volume 42   Novembre 2005


Figure 7. Fracture coronaire complexe de la dent 61
Figure 8. Fracture coronaire complexe de la dent 11

Article scientifique


Traumatismes des dents antérieures  ...


CLASSIFICATION

Nous retenons la classification d’Andreasen1, la plus complète, adaptée de celle de l’OMS2. Elle comprend les traumatismes des dents, des tissus de soutien parodontaux et osseux, des tissus gingivaux et des muqueuses buccales. Cette classification s’applique aux dents primaires et permanentes.

Les traumatismes dentaires individualisés et parfaitement définis sont rares3. Les patients se présentent plutôt avec des lésions multiples touchant plus d’une structure buccodentaire4.

La classification des traumatismes des dents antérieures se divise en quatre groupes :

A.    Traumatismes des tissus durs de la dent et de la pulpe

B.    Traumatismes des tissus de soutien parodontaux

C.    Traumatismes des tissus de soutien osseux

D.    Traumatismes des tissus gingivaux et des muqueuses buccales

A.    Traumatismes des tissus durs de la dent et de la pulpe

1.    Fêlure amélaire

2.    Fracture amélaire

3.    Fracture coronaire simple

4.    Fracture coronaire complexe
5.    Fracture corono-radiculaire simple ou complexe
6.    Fracture radiculaire: tiers cervical, moyen et apical
1.    Fêlure amélaire
Les fêlures amélaires se manifestent comme des fractures incomplètes de l’émail sans perte de substance ; elles ne franchissent pas la jonction amélo-dentinaire (fig. 1 et 2).
Figure 9. Fracture corono-radiculaire complexe de la dent 51
Figure 11. Fracture radiculaire de la dent 51 et racine résiduelle de la dent 61
Figure 10. Fracture corono-radiculaire complexe de la dent 42
Figure 12. Fracture radiculaire de la dent 11 et oblitération du canal de la racine des dents 11 et 12

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