fonctions et ODF

fonctions et ODF

fonctions et ODF
- Les fonctions correspondent à des activités exercées dans un but d’adaptation à son milieu ou de survie d’un élément vivant ;
- Elles s’organisent sur des bases héréditaires auxquelles viennent prendre part, des facteurs environnementaux ;
- Elles sont dépendantes de facteurs psychologiques (surtout la succion) ;
- Le bon déroulement des fonctions est indispensable à une croissance harmonieuse ;
- Leur rôle morphogénétique est admis de tous ;
- La fonction modèle la face dès le stade embryonnaire ;
- Certaines sont précoces : déglutition (10ème semaine IU) ;
- Leur évolution est considérable : c’est la maturation des fonctions :
o ventilation nasale à la naissance puis ventilation buccale de suppléance ;
o succion-déglutition à mastication-déglutition ;
o l’apprentissage de la phonation ;
- Les fonctions sont hiérarchisées selon leur rôle physiologique ;
- En ODF, il est important d’examiner les fonctions, de faire un diagnostic étiologique d’où découlera le plan de traitement, les limites orthodontiques et le pronostic ;
- Le rétablissement d’une fonction est indispensable à la stabilité de nos résultats ;
- Une dysfonction correspond à la pathologie d’une fonction ;
- DOUAL :
o "le système nerveux, élément inducteur par excellence est à la base du déterminisme morphogénétique et de l’organisation sensorielle, c’est le facteur causal du développement du chondrocrâne, par ses migrations cellulaires et son développement ultrarapide" ;
o "Rôle prépondérant du système nerveux qui transmet aux muscles par l’intermédiaire de la fonction et qui permet le modelage osseux et l’adaptation du système dentaire".
- La posture est le point de départ et d’arrivée des fonctions ;
- ROMETTE : Les parafonctions sont des comportements anarchiques non finalisés vers un objectif donné ;
- La région oro-pharyngée est le carrefour de toutes les fonctions oro-faciales (déglutition, mastication, phonation, ventilation) ;
- Le tonus est à la base de toutes les activités posturales et fonctionnelles ;
- Les thérapeutiques fonctionnelles sont en accord avec les théories de MOSS et visent à corriger les troubles du CNM ou à dévier son action pour obtenir une croissance faciale harmonieuse.

II. L’origine des fonctions

II.1 En anté-natal

- Chronologiquement : myoblaste puis neuroblaste puis ostéoblaste;
- Myoblastes :
o A la base : gastrulation (3ème feuillet) à l’origine en partie des cellules musculaires ;
o Le myoblaste = cellule embryonnaire musculaire. En elle-même elle a une activité contractile cellulaire (au tout début de sa différenciation) = 1ère activité motrice ;
o Puis se développe +++ vite : 23ème jour IU : ébauche cardiaque a un fonctionnement déjà important ;
o Les systèmes musculaires ont deux origines :
§ les arcs branchiaux pour les branchiomères ;
§ les somites pour les myomères.
o Le système musculaire se forme dans le mésenchyme local par condensation mésoblastique où se différencient les myoblastes qui vont augmenter de volume par hypertrophie ;
o A la 4ème semaine apparaîssent les GG et GH ;
o A la 7ème semaine, les muscles masticateurs issue du 1er arc d’abord sous forme d’une masse unique puis se différencie en deux groupes dans lesquels chacun va s’individualiser ;
o Les muscles masticateurs vont s’adapter puis stimuler les zones de croissance ;
o La musculature peaussière faciale est issue du 2ème arc branchial, innervés par le VII. Elle intervient dans les fonctions de succion, déglutition, mimique, esthétique : dualité entre les fonctions ;
o Les muscles de la langue proviennent des arcs branchiaux :
§ A la 4ème semaine, apparition au niveau du plancher buccal de renflement ;
§ Un 1er renflement central : le tubercule impar ;
§ 2 renflements latéraux ;
§ en postérieur : 2 ronflements qui forment la pars copularis.
- Neuroblastes :
o Après : neurulation : 100 milliard de neurones vont se former dont beaucoup ont une vie très éphémère ;
o Now on pense que de nouveaux neurones se forment (à partir de l’hippocampe) ;
o Les neurones développent leur corps cellulaire et l’axone qui va établir des liaisons biochimiques avec les tissus qui seront traversées au cours de la croissance ;
o Flux axonique : axone à tissus, et tissus à axone : "jonction myo-neurales" de COULY ou connexion neuro-musculaire (courant) ;
o Au départ, les activités motrices (de ces jonctions myo-neurales) sont très imprécises et très diffuses ;
o Elles vont se structurer en même temps que se forme le tonus musculaire par effet de la pesanteur faites à travers les mouvements maternels (transmission à travers le liquide amniotique) ;
o Pour ESCHLER : l’activité du système neuro-musculaire commence très tôt, dès les 1er jours de la vie IU, avant que les 1ère connexions avec le système nerveux soient faites et avant que les 1er ostéoblastes soient formés : activité myoblastique autonome ;
o A la fin du 1er mois, le neurone émet un axone qui se dirige vers les cellules musculaires ;
o Les 1ères connexions se réalisent ;
o Toutes les fibres nerveuses vont croître, se rassembler en faisceaux et établir des rapports fonctionnels avec les tissus qu’elles traversent avec une grande spécificité ;
o Cette spécificité se réalise grâce à des phénomènes biochimiques ;
o Il existe :
§ Flux axoplasmique centrifuge : du neurone vers le tissu ;
§ Flux axoplasmique centripète : du tissu vers le neurone.
o Il permet d’apporter aux neurones des éléments indispensables à sa survie et indispensables à l’élaboration déconnexion ;
o La connexion neuro-musculaire permet la coordination des mouvements, mais pour que l’ensemble soit fonctionnel il faut l’amarrage des fibres musculaires sur les ostéoblastes ;
- Osteoblastes :
o Les ostéoblastes apparaissent dans un 3ème temps : lorsque les 1er ostéoblastes apparaîssent on a déjà une activité myoblastique contractile voire même neuro-musculaire ;
- Fonctions :
o Organisation du comportement moteur se fait dans un sens céphalo-caudal ;
o Chez le foetus, la 1ère fonction est le tonus induit par l’apesanteur, en relation avec l’activité proprioceptive ;
o Cette proprioception s’élabore doucement, elle est en relation avec la structuration du tonus qui s’élabore au fur et à mesure de la différenciation du système nerveux ;
o TALMANT : le foetus porte la mandibule ;
o Les 1ère séquences motrices (1ère réactions organisées) de l’embryon se font au niveau du territoire du V ;
o A ce niveau : développement précoce de la sensorialité (HOOKER) :
§ 7.5 semaine IU : une stimulation artificielle péri-orale => un 1ère réponse motrice ;
§ 9.5 sem. IU : stimulation lèvre inférieure => réponse de légère ouverture de la bouche ;
§ 10 semaine IU : le fœtus est capable de déglutir du liquide amniotique. C’est la 1ère fonction réelle ;
§ 12 semaine IU : stimulation labiale => serrement des lèvres ó 1ère ébauche de réaction de succion ;
§ 29 semaine : la succion est rigoureuse.
o Bien avant la naissance, le fœtus s’entraîne +++++ au niveau fonctionnel. Il suce ses doigts, ses lèvres, ses orteils, son pouce et donc dégluti aussi ;
o Le fœtus fait circuler le liquide amniotique dans ses poumons ;
o Le fœtus écoute ;
o è vie intense +++ au stade fœtal. Variations de cette activité fonctionnelle vont déjà influencer le modelage osseux ;
- On dit qu’avant la naissance : succion-déglutition ;
- Après la naissance : ventilation. Mais peut être que ventilation déjà ++ en anté-natal.

II.2 Après la naissance

- A la naissance, il existe des réflexes congénitaux : succion, déglutition sans apprentissage. Les muscles de la succion sont plus développés que ceux de la mastication. Prédominance du VII ;
- Puis avec l’apparition des dents, les muscles masticateurs se développent, et on a une prédominance du V ;
- DELMAS : à la naissance on a un certain nombre de neurones puis diminution au cours de la vie, or l’activité s’améliore avec la gymnastique : dues aux relations plus fines ;
- Innervation peut emprunter un grand nombre de trajets grâce aux répressions synaptiques au sein d’un groupe de neurones mettant en jeu la mémoire et l’apprentissage ;
- Au fur et à mesure du développement on aura des réponses séparées des différents muscles ;
- Au niveau de la face inférieure on aura plus vite une réponse fonctionnelle organisée car le V à une maturation précoce ;
- 2 notions essentielles : effecteurs communs "ROMETTE" (70’s) et hiérarchie fonctionnelle (TALMANT).
- Les effecteurs communs :
o Les muscles ne sont pas spécifiques d’une fonction ;
o Très synthétiquement : une fonction s’arrête pour en faire fonctionner une autre ;
§ Ex : Nouveau-né s’arrête de respirer pour déglutir ;
o Si une fonction est perturbée è retentit sur une autre en respectant la hiérarchie fonctionnelle ;
§ Ex : phonation ne perturbe pas la ventilation alors que la ventilation buccale perturbe la phonation ;
o Ces interrelations répondent à un ordre précis.
- Hiérarchie fonctionnelle :
o Il existe des fonctions :
§ Vitales :
· Ventilation nasale obligatoire à la naissance ;
· Nutrition (déglutition et mastication).
§ De relation :
· Phonation ;
· Mimiques oro-faciales ;
· Gustation et olfaction.
o Les fonctions paraissent hiérarchisées selon leur importance physiologique ;
o 1er : ventilation
o 2ème succion et mastication liés à la déglutition ;
o Chez le très jeune enfant : succion – déglutition ;
o Chez l’enfant : mastication – déglutition ;
o L’impact est proportionnel à l’importance physiologique de la fonction ;

III. Comportement neuro-musculaire

- beaucoup d’études : statique générale, statique céphalique, morphologie du visage, morphologie labiale (stomion, épaisseur des lèvres), étude des fentes narinaires, tonicité musculaire, schéma lingual, position linguale au repos et en fonction (partie antérieure et postérieure) ;
- Il existe différents composants :
o Tonus ;
o Posture ;
o Fonction.

III.1 Tonus musculaire

- KAYSER : c’est pour lui le support de toute attitude et de tout mouvement. C’est "la toile de fond des activités motrices et posturales, il prépare le mouvement, fixe l’attitude, sous-tend le geste, maintient la statique et l’équilibre" ;
- C’est une caractéristique propre à chaque sujet et qui se manifeste par un état de tension légère et une certaine résistance à l’étirement, persistant chez un sujet endormi naturellement ;
- C’est une réponse réflexe de l’ensemble musculaire aux stimulations du milieu, surtout à la pesanteur. L’élément proprioceptif est le fuseau neuro-musculaire ;
- C’est un état de tension légère et de résistance à l’étirement ;
- Il représente la part essentielle de données héréditaires ;
- Il interfère avec la posture et la fonction ;
- Il joue sur l’antagonisme musculaire ;
- C’est un phénomène lent, à faible consommation énergétique, permanent ;
- Le tonus de base est une activité réflexe de quelques unités motrices en fonctionnement asynchrone qui entraîne une phase de tension permanente ;
- Le tonus de posture est une réponse aux stimulations de l’apesanteur, il concerne la position de repos mandibulaire, il s’élabore au fur et à mesure de la différenciation du système nerveux, sa finalité est la notion d’équilibre : système de force qui entraîne simultanément une adaptation et un modelage osseux ;
- Le tonus de fonction permet la précision de l’activité musculaire et la réalisation des fonctions. Il s’instaure un certain gradient de pression fonctionnelle entre les différents groupes musculaires ;
- Le tonus subit des régulations :
o médullaire : inhibition réciproque, boucle alpha ;
o supra-médullaire : cérébelleuse, réticulaires, corticale.
- Le tonus varie au cours de la journée, de la vie ;
- Les modulations du tonus :
o le tonus musculaire est lié au niveau de vigilance du sujet et est donc soumis aux influences du milieu et aux variations psycho-affectives ;
o Il existe quelques modulations physiologiques naturelles au cours de la maturation (ex : tendance à augmenter à la puberté) ;
o Il varie également suivant les excitations extérieures (il augmente avec les bruits inattendus, la lumière, …).

III.2 La posture

- Elle fait intervenir le tonus, la statique, la fonction, hérédité, l’acquis ;
- Malgré l’absence de mouvement, cet état à une action morphogénétique puissante par la permanence de son action ;
- C’est un équilibre qui résulte de forces qui s’annulent ;
- C’est un acte dynamique ;
- C’est une lutte contre la pesanteur ;
- TALMANT : le stimulus gravitaire exerce une influence morphogénétique majeure à tous les stades du développement et l’inactivité de la langue n’est qu’une apparence ;
- La posture de repos est susceptible de deux types d’adaptation :
o la macro-adaptation : au cours de la vie : changement anatomique des structures oro-pharyngées :
§ chez le nouveau-né : langue, os hyoïde, larynx, voile : avec la croissance, on aura une verticalisation de cet ensemble. Changement de la position de repos de la langue, de toute la musculature.
§ avec la maturation des fonctions :
· chez le nouveau-né : succion. La cavité buccale est envahie par la langue qui touche les lèvres et les joues ;
· avec la mastication : nouveau système de référence. La langue recule en arrière des arcades dentaires.
o La micro-adaptation : selon les modifications de l’environnement. Liées à la vigilance donc au tonus.
- TALMANT : puissance de la position de repos : la langue au repos contribue du fait de sa masse et de la permanence du stimulus gravitaire à exercer une force d’action compensée par une force de réaction développée au niveau des structures qui la porte, notamment au niveau de la mandibule qui la tient suspendue sous le crâne ;
- La posture interfère avec le tonus ;
- La posture est l’expression visible de la tension musculaire. Elle est liée à la vigilance. Elle est soumise aux mêmes régulations. Aux mêmes fluctuations. Elle dérive en partie de l’hérédité et en partie de l’acquis ;
- Le tonus et le principal régisseur de la position de repos ;
- Postures et fonctions :
o la posture est le point de départ et d’arrivé de la fonction ;
o c’est la base de l’activité musculaire proprement dite ;
o elle est influencée par les perturbations fonctionnelles ;
o elle est capable d’une certaine adaptation ;
o la musculature au repos va se positionner de façon à favoriser le bon déroulement fonctionnel.
- TALMANT : l’équilibre postural des structures musculaires et squelettiques de la région oro-pharyngée a pour rôle de maintenir l’existence du couloir pharyngée et la possibilité de circulation du flux aérien nécessaire à la respiration, et quel que soit les circonstances ce débit aérien est toujours suffisamment respecté ;
- Il en est de même pour la position de l’os hyoïde ;
- La croissance osseuse est le reflet de l’activité musculaire. Le tissu osseux est passif ;
- C’est le muscle qui est l’élément moteur. Il est sous la dépendance du système nerveux. Lui-même dépendant de phénomènes biochimiques.

IV. Mise en place fonctionnelle, fonction et dysfonctions

IV.1 La maturation des fonctions

- La maturation des fonctions est complexe, elle repose sur l’évolution :
o des supports anatomiques ;
o des ATM ;
o des 2 dentitions ;
o sur la maturation psycho-affective ;
o sur la maturation neurologique (affinement proprioceptif, schéma corporel).
- gnosies :
o liés à la perception, entraîne la reconnaissance du monde extérieur et de la cavité buccale ;
o elle nécessite des aires associatives corticales ;
o elle ne s’applique qu’aux hommes et aux animaux supérieurs ;
o intégration du message niveau du cortex : images sensitives ou sensorielles ;
o c’est la résultante d’un travail l’élaboration au niveau du cortex à partir de données élémentaires.
- praxies :
o c’est la réponse motrice ;
o c’est une suite de gestes coordonnés, réalisée dans un but précis, automatique qui reste sous le contrôle de la volonté mais nécessite que fort peu d’attention ;
o le cortex peut arrêter de modifier la praxie à tout moment.
1) Respiration :
a. à la naissance la respiration physiologique et nasale ;
b. elle reste toujours réflexe ;
c. elle a une action modelante sur le milieu environnant.
2) déglutition :
a. elle existe avant la naissance ;
b. elle est réflexe puis après la naissance elle devient praxie ;
c. type infantile : langue entre les arcades. Au contact des lèvres, des joues ;
d. type adulte : les dents sont en intercuspidation. Les lèvres sont jointes sans effort. Les masséters sont contractés.
3) Succion :
a. elle existe avant la naissance ;
b. elle est réflexe sans apprentissage ;
c. elle est normale dans la petite enfance ;
d. si elle persiste elle devient praxique et pathologique.
4) Mastication :
a. elle arrive avec la denture lactéale ;
b. c’est tout de suite une praxie.
5) Phonation :
a. en rapport avec la mobilité de la langue et du voile et de ces points d’appui ;
b. elle utilise les mêmes effecteurs que la succion-déglutition.
6) Mimique :
a. Au départ réflexe puis symbolique avec un aspect praxique.
- Problème de hiérarchie fonctionnelle :
o ventilation et succion sont importantes. Elle retentit sur toutes les autres ;
o les fonctions orales se diversifient et subissent de profondes mutations de la naissance (et même avant) à la fin de l’enfance ;
o les unes sont essentielles à la survie (respiration, succion, déglutition, mastication), les autres sont relationnelles : mimique et phonation.

IV.2 La ventilation

- TALMANT : fonction prioritaire et rôle primordial de la mandibule dans la mécanique ventilatoire ;
- Déroulement continu de cette fonction ;
- Prioritaire car protégée ++ :
o sur le plan neurologique :
§ fonction très simple, réflexe et qui n’encaisse pas tout au cours de la vie ;
§ c’est un arc réflexe donc simple et ne se détraque pas si facilement ;
§ l’arc réflexe est bulbaire pour la ventilation ;
§ les autres fonctions ne sont pas réflexe mais des praxies (automatisées) et peuvent dont être contrôlées ;
§ déglutition et succion sont réflexes et se transforment en praxie par la suite.
o sur le plan physiologique :
§ protégée par l’existence d’un système de suppléance si perturbation : la ventilation buccale + la conformation spécifique du nouveau-né.
- conséquences morphologiques à la fois basale et alvéolaire (succion peu d’influence basale mais + alvéolaire) ;
- ventilation déséquilibre l’équilibre musculaire de la face ;
- la langue ne doit pas gêner la ventilation :
o Situation assez basse du dos de la langue ;
o langue n’a plus beaucoup de place + hypotonie + moins d’oxygène => interposition linguale +/- totale ;
- position de repos de langue basse intercalée entre les arcades sert de base à la mastication, phonation, déglutition è leur perturbation (chronologie) ;
- ventilation buccale favorise la succion ;
- la gène physiologique => une immaturité affective ;
- ventilation buccale :
o va gêner la déglutition : habitude de bouche ouverte + interposition facilite la succion déglutition ;
o peut gêner la mastication (mastication bouche ouverte) ;
o gêne la phonation : interposition linguale + immaturité + … ;
- Les conséquences faciales :
o Il n’existe pas de syndrome d’insuffisance ventilatoire ;
o verticalement :
§ extension céphalique, ouverture buccale, abaissement linguale ;
§ ó aux sollicitations des muscles : abaissement de la mandibule ;
§ => étire les tissus mous de la face (SOLOW, TALGREEN) ;
§ => verticalisation de la mandibule, allongement du rachis cervical, allongement de la base de la langue, ouverture de l’angle goniaque, diminution du ramus, EVA ou LFS.
o transversalement :
§ tension du SMAS ;
§ insuffisance de sollicitation des FN ;
§ insuffisance de stimulation de la voûte palatine (diminution transversale surtout en antérieur) (par rapport aux appareillage qui agissent surtout en postérieur) ;
§ tension des muscles du voile ;
§ è réduction transversale des sinus, des FN, de la voûte palatine (et surtout du pré-maxillaire) => arcade triangulaire.
o sagittalement :
§ 1 peu déroutant par rapport aux 2 autres sens ;
§ diminution des repères proprioceptifs de la mandibule par absence de contact bilabial => gêne croissance mandibulaire et souvent une insuffisance de développement dans le sens sagittal ;
§ ó aux rotations mandibulaires postérieures globalement vers une cl. II (le plus fréquent) et pourtant parfois (vraisemblablement de cause héréditaire) un développement important sagittal).
- thérapeutique :
o dépistage est important ;
o simplement par le miroir de Glatzel et l’examen radiologique ;
o assurer le plus tôt possible une ventilation nasale ;
o exercices ventilatoires de MACARY ;
o 1 traitement ORL ou au moins une consultation ;
o rééducation de la fonction ventilatoire ;
o traitement de l’endognathie maxillaire par disjonction pour améliorer la conduction ;
o obtenir le contact labial ;
o traitement orthodontique d’expansion.
- ventilation n’est pas seule à agir sur les arcades dentaires : les praxies de succion, déglutition et mastication aussi. Un peu sur les BO et + sur les arcades alvéolaires ;
- elle est réflexe, peut être volontaire. Peut évoluer en ventilation mixte ou orale de suppléance en cas d’obstruction ;

IV.3 La succion – déglutition – succion du pouce

- pas trop de différence ;
- en général associées ;
- évolue considérablement de la naissance à 10 ans ;
- succion – déglutition du nouveau-né ;
- déglutition transitoire : avec l’apparition du système dentaire, nouvelle proprioception et descente et recul du complexe hyo-lingual ; avec l’apparition de la mastication et avec la maturation de l’ATM ;
- suce ses lèvres, ses joues, … ;
- interposition linguale souvent plus antérieure que ventilation => dysmorphose dans les régions associées ;
- effet n°1 : succion => pression buccinateur => glissement antérieur de l’ensemble de l’arcade alvéolaire maxillaire ;
- => augmentation des pressions latérales et endoalvéolie surtout supérieure et peut être endomaxillie ;
- effet n°2 : interposition pouce ou lèvre :
o proalvéolie incisive supérieure ;
o rétroalvéolie incisive inférieure ;
o => effet de surplomb, infraalvéolie incisive = béance (mais aussi latérale et totale).
- è 2 effets : effet de succion et effet d’interposition.
- Thérapeutique :
o différent de ventilation : ventilation traitement tout de suite ;
o succion : notion d’immaturité affective => notion d’âge (en général pas avant 6-7 ans mais dépend des dysmorphoses +/- importantes) ;
o 1ère étape : aider à l’arrêt de la succion (au lieu de l’empêcher si possible) ;
o 2ème étape : rééducation de la déglutition (orthophoniste) ;
o 3ème étape : traitement orthopédique ou orthodontique : appareillage rééducatifs ou correction de la dysmorphose => un rétablissement du comportement (fonctionnalistes et mécanistes).

IV.4 Mastication

- peu étudiée à Lille ! ;
- troubles n’entraînent pas de dysmorphoses très importante (comparativement) ;
- souvent le trouble est un contact prématuré => déviation fonctionnelle (pas de concordance des centres et occlusion unilatérale inversée (souvent) ;
- correction peu être très précoce, parfois 4-5 ans.

IV.5 Phonation

- Nécessite un apprentissage et devient automatique ;
- peut être perturbée par les autres fonctions ;
- 2 aspect : symbolique (l’intellect, …) et praxique (on ne pense pas à la manière de mettre la langue pour parler) ;
- modification des points d’articulation (linguale) ;
- à distinguer :
o troubles fonctionnels liés à la position de la langue ;
o troubles de la fonction phonatoire elle-même = troubles de la parole, du langage, dyslexie qui n’entraînent pas de dysmorphoses donc ne pas accorder à une dysmorphose oro-faciale une cause de la fonction phonatoire ! ;

V. Recherche de dysfonction et de parafonction

- déglutition :
o si la déglutition infantile persiste après l’apparition de la denture lactéale, elle devient pathologique et peut retentir sur d’autres fonctions ;
o la langue fait obstacle à l’égression des dents : béance antérieure, latérales.
- souvent troubles psycho-affectifs ;
- succion :
o crayon : pas d’égression normal des dents : infraclusion localisée ;
o pouce : freine la croissance de la mandibule : rétrognathie, linguoversion incisive inférieur, augmentation de la profondeur du palais, promaxillie, vestibuloversion incisive supérieure.
- rééducation par orthophonie ;
- maturation de l’enfant ;
- succion lèvre inférieure : maturation de l’enfant. Va disparaître avec le traitement ODF ;
- phonation : lors de la prononciation, pointe de la langue se place mal : orthophonie ;
- respiration : obstruction nasale, pharyngée : diminution du flux aérien : respiration buccale de suppléance. Langue : mandibule projetée en avant.

V.1 Examen clinique

V.1.1 Examen exobuccal
1) Anamnèse :
a. habitudes néfastes ;
b. otites, bronchites, angines ;
c. niveau scolaire ;
2) examen général :
a. posture rachidienne ;
b. tonicité ;
c. retard staturo-pondéral ;
d. caractère : nerveux, anxieux, soumis, agressif ;
3) examen de face :
a. étroit ;
b. narines ;
c. hauteurs des étages ;
d. stomion ;
4) examen de profil :
a. convexité ;
b. nez ;
c. hauteur
5) lèvres :
a. volume, position, occlusion.
V.1.2 Examen endobuccal
1) au repos :
a. posture linguale, volume, interposition ;
b. insertions des freins ;
c. arcades dentaires : forme, volume, inclinaison ;
d. hauteur étage inférieur ;
e. correspondance milieu inter-incisif ;
2) en fonction :
a. chemin de fermeture ;
b. RC et ICM ;
c. tonicité linguale, labiale, jugale pour le couloir dentaire ;
d. schéma corporel ;
e. ATM ;
f. muscles masticateurs ;
g. dysfonctions et parafonctions.

V.2 Examens complémentaires

1) photos ;
2) moulages ;
3) radiographies :
a. pano ;
b. RA ;
c. téléprofil (tissus mous intra-buccaux, nasal, tissu lymphoïde, position de l’hyoïde, profil) ;
4) examens plus ciblé en fonction de l’examen clinique :
a. tomographies ATM, axiographies ;
b. radio du cavum (végétations) ;
c. endoscopie nasopharyngée, examen ORL ;
d. EMG ;
e. exploration fonctionnelle respiratoire ;
f. miroir de Glatzel ;
g. radio du poignet pour âge osseux et retard staturo-pondéral.

VI. Conclusion

- Le but est la STABILITE ;
- Besoin d’une occlusion parfaite et harmonie fonctionnelle.
- Le support des fonctions oro-faciales est le tonus musculaire, il est perturbé si les fonctions le sont ;
- Objectifs thérapeutiques : obtention d’une occlusion fonctionnelle esthétique équilibrée par les méthodes les mieux adaptées dans un délais le plus bref possible avec la meilleure stabilité ;
- Les meilleurs résultats sont obtenus par une thérapeutique étiologique qui permet une croissance harmonieuse de la face et des arcades dentaires. Ils nécessitent un bon diagnostic anatomo-morphologique et fonctionnel et un plan de traitement précoce et adapté ;
- Le pronostic dépend de la coopération du patient ;
- Il faut leur éviter les conséquences dramatiques de schéma fonctionnel perturbé ;
- Les traitements précoces étiologiques sont les plus psychologiques et doivent obtenir les meilleurs résultats ;
- Prévenir les anomalies fonctionnelles. Si installées, les soigner en respectant les différentes priorités.

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